L'ÉCO-RESPONSABILITÉ
COMMENT PARLER DE LA PRÉOCCUPATION TERRE AUX ENFANTS ?

Edmond et Lucy est une série éco responsable au sens contemporain du terme : nous avons cherché à reconnecter les enfants et leurs familles à la forêt, au monde vivant. Reconnecter, c’est chercher à tisser des interactions, inter – actions, inter – connexions : comment s’intéresser, jouer, observer, s’émerveiller, se questionner, toucher, sentir, fabriquer, manipuler, bref, vivre avec.

Ainsi, c’est au contact de la nature que nos héros, Edmond et Lucy, accompagnés de toute leur bande vont vivre des aventures riches en apprentissages, en expériences et en savoirs qui vont leur permettre de s’améliorer en tant qu’individus et en tant que membres d’une communauté. Toute la nature fonctionne selon un réseau d’entraide, de troc et d’écoute. Nous proposons aux enfants et à leurs familles d’apprendre à l’observer pour s’en inspirer.

Edmond et Lucy n’est pas une série qui vise à alerter sur les dangers du réchauffement climatique. Ce n’est pas non plus une série qui vise à enseigner les bons gestes pour sauver la planète. Nous pensons que si c’était le cas, cela augmenterait le sentiment grandissant d’éco anxiété chez les enfants.

En résumé, nous avons souhaité nous placer du côté des enfants en nous interrogeant sur la meilleure manière de leur apprendre la liberté et l’autonomie, en nous plaçant du côté des récits et des histoires qu’on souhaite leur proposer comme guide pour agir. Il nous a paru plus intéressant de leur proposer de comprendre qu’en faisant lien avec la forêt, ils faisaient lien avec eux-mêmes. Après tout, on protège mieux ce (ux) qu’on aime !

Nous souhaitons leur montrer que la nature n’est pas uniquement un vivier de ressources naturelles qu’il s’agirait de ne pas gaspiller. Nous avons bien plus à apprendre de la nature. Se reconnecter avec les saisons, la pousse des plantes, le jardinage, voilà des activités fondamentales pour un enfant en pleine croissance. La nature c’est aussi un formidable terrain de jeu !

En leur donnant l’opportunité de se laisser emporter par la bande et de s’identifier à un ou plusieurs de nos petits personnages, nous voulons redonner aux enfants l’envie d’aller explorer par eux-mêmes, de jouer à l’aventure dehors, de redécouvrir le goût de la construction et de l’artisanat naturel.
Pour atteindre l’ambition artistique que nous nous sommes fixée, à savoir adapter l’univers de Marc Boutavant pour la première fois en 3D et donner vie à la forêt, tel un personnage à part entière, nous avons décidé d’innover en adaptant un outil largement utilisé pour la fabrication de jeux vidéo : la 3D temps réel. La spécificité de cet outil est de supprimer une étape très longue et gourmande en énergie en 3D classique (dite 3D pré-calculée) : l’étape de rendu des images finales.

En effet, en 3D pré calculée, le calcul des images se fait via des render farm, c’est-à-dire des salles climatisées regroupant des dizaines d’ordinateurs qui moulinent nuit et jour et sont dédiées à cette seule et unique tâche : le rendu des images. En prenant la durée la plus optimiste, il faut compter 20 minutes de calcul pour une image HD soit 500 minutes pour une seconde d’animation, soit 229 jours pour calculer un épisode de 11 minutes, avec un moteur de rendu 3D classique, sur une seule machine.

On comprend mieux pourquoi les studios utilisent des render farm de plusieurs centaines d’ordinateurs pour réduire cette durée à quelques semaines ou quelques mois.

Avec un moteur de rendu 3D temps réel, une image 4K ( 4 fois plus grande qu'une image HD) est calculée en une ½ seconde, il faut donc environ 12 minutes pour calculer 1 minute d’animation, soit 2,5 heures pour calculer un épisode de 11 minutes, et ce sur une seule machine. Grâce à la 3D temps réel, nous avons pu réinvestir tout le temps et l’argent économisé sur cette étape de rendu dans la création artistique afin d’atteindre une richesse d’ambiances, de textures, de végétation, déclinée en 4 saisons, en adéquation avec le concept de la série.

Mais surtout, la 3D temps réel nous a permis de réduire considérablement l’empreinte carbone de la fabrication d’Edmond et Lucy. En effet, le bilan carbone de la Série s’élève à 94 tonnes de CO2, soit une consommation carbone qui se rapproche plutôt d’une série produite en 2D.